Celebrating Tony Allen – Spirit of The Drum
Tony Allen, natif de Lagos et fleuron de la musique nigériane, a vécu la dernière partie de sa vie tout près d’ici, à Courbevoie, muni d’un passeport français. Célébré par les plus grandes stars de la pop, dont Brian Eno et Damon Albarn, il est devenue avec le nouveau millénaire cette icône adulée dont l’extraordinaire finesse de jeu rayonne aujourd’hui sur le monde de la batterie.
Disparu dans sa quatre-vingtième année, le 30 avril 2020, Tony Allen avait atteint une sorte de graal avec la publication, sur le label Blue Note, de son album The Source (2017). Ce grand maître du jeu de cymbales et charleston était aussi précis et délicat que Sunny Murray (1936-2017), autre batteur qui adopta la France, était foutraque et flamboyant. Au cours de son parcours en musique, Tony Allen aura connu deux vies bien chargées en chefs-d’oeuvre : l’une avec Fela Kuti, l’autre sous son nom. Installé en France en 1984, Tony Allen contribue à l’effervescence de la jeune scène africaine parisienne, d’où émergent Mory Kanté, Alpha Blondy, Ray Lema ou Salif Keïta. Comme eux, Cheick Tidiane Seck concrétise cette « sono mondiale » rêvée par Jean-François Bizot. Issu des Ambassadeurs, un fleuron de la musique malienne, il est l’un des premiers à travailler avec Tony Allen sur des compositions transafricaines. Il lui fait rencontrer le bassiste ivoirien César Anot. Puis, les jams dans les clubs et le talent aidant, amitiés et collaborations se multiplient.
Les artistes réunis pour cet hommage ont une proximité avec Tony Allen. Son manager Eric Trosset, qui a favorisé ses rencontres les plus fructueuses (avec Damon Albarn notamment) a rassemblé pour cette soirée les compagnons de route indéfectibles du batteur. Jean-Philippe Dary, qui a longtemps dirigé l’orchestre de Tony Allen est, avec Cheick Tidiane Seck, l’autre pilier de cet hommage. Les saxophonistes ténor Jean-Jacques Elangué et baryton Yann Jankielewicz faisaient partie de son groupe. Vincent Taeger, à la direction musicale, cosignait la réalisation artistique de l’album Film of Life (2015) et celle de There Is No End (2020). François Bensignor – La Philharmonie