Il a la classe des grands, l’élégance des rares. Sa musique, traversée par le blues et le funk, dit la poésie d’un monde où le métissage et l’afrofuturisme règnent en maîtres.
Globe-trotter insatiable, dandy naturel, musicien engagé et grand amateur d’art, Keziah Jones porte sa guitare en bandoulière pour chanter le monde. Du métro parisien où il est repéré à son tube planétaire « Rhythm is Love » (1992), il reste toujours égal à lui-même : habité, humble et discret. Né Olufemi Sanyaolu, Keziah grandit au Nigéria avant de s’envoler pour la Grande-Bretagne. À l’âge de 8 ans, ses parents l’envoient étudier à l’étranger, un disque de Fela Kuti dans la valise : « Fela, c’est quelqu’un de fondamental pour moi. […] Sa musique m’a guidé dans mon voyage spirituel ».
Keziah puise sa force dans les rythmes de l’Afrique de l’Ouest, le rock vaudou et la soul américaine, et crée ainsi son propre genre : le « blufunk ». Aujourd’hui, il s’est établi à Lagos, pouls battant de la scène nigériane. Sa musique, plus instrumentale, semble plus apaisée, tournée vers le jazz et l’épure. Comme pour mieux dire l’essence de l’art.