Des Antilles à l’océan Indien, en passant par le Brésil, partout où l’économie de plantation a entraîné la déportation d’Africains par millions, on retrouve aujourd’hui ce que j’appelle des “musiques avec un pouvoir”. Elles sont au cœur des cultures originales qui se sont développées dans ces lieux à travers la malédiction de l’esclavage, souvent dans le huis-clos d’une île, telle St Domingue/Haïti, Cuba, la Guadeloupe… ou bien encore, à l’autre bout du globe, la Réunion. Par une curieuse ironie de l’histoire, le Maloya de l’île de la Réunion, musique méprisée
par la culture dominante, a fini par devenir le symbole d’une “identité réunionnaise”. (Présentation du réalisateur)
Marc Huraux : cinéaste documentariste, après avoir fait ses classes à l’Idhec et parallèlement à son travail de documentariste sur divers sujets (Vincent Van Gogh : Un Autodidacte Et Ses Maîtres, La Fabrique du Corps Humain, Anima, Soufflons nous-mêmes notre forge…), il se spécialise dans les musiques populaires. En 1987, il signe Bird Now, une évocation du grand saxophoniste Charlie Parker ; en 2000 Le Miel N’est Jamais Bon Dans Une Seule Bouche, le journal de sa rencontre avec Ali Farka Touré.