Programme

Rafael Silveira aime créer une collision visuelle en se jouant d’antagonismes : portrait/paysage, surréalisme/hyperréalisme, macrocosme/microcosme. Une dualité que l’on retrouve dans l’affiche du Rio Loco 2025 qui brouille la frontière entre le réel et l’imaginaire. Ici, nous sommes face au portrait d’une femme à la chevelure onduleuse dont le visage s’efface, remplacé par un paysage anthropomorphe. Au premier plan, une branche sur laquelle s’entrelace un « oiseau-cœur », symbole de liberté (l’oiseau) et de pulsation musicale (le battement de cœur) avec une « fleur-œil » entre couleur chair et bleu tendre. Autour, des créatures fantastiques (poissons-trompettes, papillons-oreilles, méduses-parapluie, fleurs-gramophones) semblent en flottaison. En arrière-plan, une Supernova avec tout un jeu de couleurs lumineuses et une constellation d’étoiles auréole le personnage. Fenêtre sur la psyché humaine, ce portrait fantasque est une illustration de l’harmonie qui règne entre la nature et la musique, l’Univers et la poésie.

Pour la Valise des 30 ans du Rio Loco, l’atelier Entre Noeuds propose de mettre à l’honneur le végétal avec une œuvre immersive s’inspirant de la Noosphère, qui désigne la sphère de la pensée humaine (théorisé par Pierre Teilhard de Chardin). Des demi-sphères en bambou, récolté localement, formeront un nouveau système planétaire sur le site de la Prairie des Filtres. Certaines accueilleront sur l’ensemble de leurs parois des «curiosités», sorte de petites longues vue, toutes uniques, tressés aléatoirement avec des fibres végétales et du tissu par les élèves de 22 classes d’écoles élémentaires toulousaines, elles cadrent des scènes (de vie) du festival et invite à observer notre environnement. Cette installation offre un espace de rencontre
des diverses perceptions, le visiteur est invité à l’intérieur, découvrant à travers chaque curiosités une nouvelle manière de poser notre regard sur le monde.

Originaire du Nord de la France, la scénographe Jeanne Massart est installée à la campagne, en Normandie. Là, elle est en train de transformer une ancienne ferme isolée du Perche, bordée par
deux ruisseaux, en un chaleureux lieu de vie et de création. Son principe ? Ne rien jeter, réutiliser ! Faire se rencontrer les gens et les imaginaires, créer des passerelles entre les âges et les catégories sociales, rendre accessible ce qui ne l’est pas. Experte de la mise en beauté de lieux et adepte de la récupération donc, c’est sous la bannière « Maloha » que Jeanne Massart propose, depuis plus d’une décennie, ses services de conception, de montage et d’exploitation pour la décoration de nombreux projets. C’est d’ailleurs dans ses ateliers normands qu’elle conçoit les ambiances colorées, presque féeriques, qui font la magie des plus grands festivals hexagonaux : Rock en Seine, Printemps de Bourges, Riffx, We Love Green, Solidays… Pour ces installations spectaculaires visibles cette année sur Rio Loco, Jeanne travaille toujours à partir de matériaux réemployés pour élaborer des créations éco-responsables, revendique un modèle unique, en circuit fermé, qui s’appuie sur son stock pour limiter l’achat de matériaux neufs. Mais surtout, Jeanne agit avec le cœur, ne choisissant ses collaborations que si elles ont du sens pour elle.