LA VOIX D’OR DE L’AFRIQUE
Salif Keita a sorti son nouvel album ce printemps, sur le label indé Nø Førmat! (Chilly Gonzales, Ballaké Sissoko, Piers Faccini). Ce disque, So Kono – que l’on peut traduire par « Dans la maison » et par extension sa partie la plus intime, la chambre -, s’est bâti autour d’un concept inédit : il a été enregistré en quelques jours, dans l’intimité d’une chambre d’hôtel au Japon, lors du passage de Salif sur un festival de photographie. Une chambre qui devient surtout métaphore. Éclairé par les rayons de lune, avec un plafond semé d’étoiles, ce lieu fait résonner sa voix métissée. « La voix d’or de l’Afrique », l’icône vivante de la musique mandingue, se livre ainsi dans un format acoustique épuré, renouant avec ses racines comme avec la guitare, son instrument de toujours. Lui, le chanteur albinos, qui, à peine adulte, rejeté par son père, a quitté son village – et déjoué les conventions – pour errer dans les bars de la capitale et vivre de sa voix, seul avec une guitare de fortune… Sincère, profond et émouvant, son chant est plus que jamais universel et intemporel.